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TRIBUNE-EXPRESS - News
Un arbre pour un ange
June 6 2008
by [email protected]
« Est-ce qu'on va pouvoir planter un arbre pour ma maman? », C'est la première question de Maxime, 4 ans, à son retour en classe en janvier dernier.
Comme tous les élèves de l'école élémentaire publique Nouvel-Horizon à Hawkesbury, il est parti le c?ur en fête pour les vacances de Noël quelques semaines auparavant. En revenant, il ne parle pas du Père Noël ou de ses cadeaux. Il pense à sa maman, Lucie, qui vient de les quitter pour d'autres cieux. Il se souvient aussi d'une cérémonie qui a eu lieu à l'école, l'automne dernier, au cours de laquelle un arbre a été planté pour une autre maman. Il aimerait bien qu'on fasse la même chose pour la sienne.
« Impossible de refuser » s'entend tout de suite le personnel de l'école. Propos rapporté par Stéphane L'Écuyer, le papa de Maxime et de Brianna âgée de 7 ans, tout aussi endeuillé.
Ainsi, dès le retour du beau temps, une cérémonie a été organisée à Nouvel-Horizon.
Le 23 mai dernier, les compagnons de classe de Maxime et Brianna, leurs professeurs, des membres du personnel et le directeur Yvan Lacelle accueillaient la famille de leurs jeunes amis pour procéder à cette plantation symbolique.
« Un arbre, c'est un peu comme une maman qui donne la vie en mettant au monde de beaux enfants, il donne de beaux fruits », disait alors le professeur de Maxime, Yves Normand. Un poème composé par ce dernier fut récité par les enfants. Brianna fut invitée par son enseignante, Lise Séguin-Marcotte à nouer un ruban autour du petit pommier. « Tu me manques beaucoup maman », a-t-elle déclaré de sa petite voix en formant la boucle. Un ruban identique lui fut remis, précieusement rangé dans un coffret, pour qu'elle puisse se rappeler à son gré le souvenir de cet arbre, qui signifie que « Maman Lucie sera toujours avec nous. »
« Je suis vraiment touché, insiste M. L'Écuyer. Je ne me serais jamais attendu à autant d'attention. » De fait, mentionne le directeur M. Lacelle, la plantation d'arbres a d'abord commencé avec leur projet d'écoles vertes, l'an dernier. Mais lorsqu'une surveillante, Johanne Borden, aussi mère d'un élève, est décédée, la plantation a pris une autre dimension.
« Ce sont de bonnes valeurs à inculquer aux enfants », estime le directeur. Pour M. L'Écuyer, ce support est d'un grand réconfort. « C'est phénoménal, dit-il. Au salon funéraire, ils n'ont pas seulement envoyé des fleurs, ce qui aurait été déjà beaucoup. Ils ont donné à Maxime et Brianna chacun une couverture et un toutou. Mais, surtout, ils sont restés longtemps pour parler avec eux. »
Depuis que les enfants ont réintégré l'école, M. L'Écuyer constate qu'ils continuent à bénéficier de beaucoup d'attention de leur professeur et de l'ensemble du personnel.
« Ça enlève un gros poids sur l'inquiétude que j'ai pour les enfants. Pas seulement de savoir qu'ils vont apprendre mais qu'on tient compte de leurs sentiments. Je pense qu'il n'y a personne qui peut me dire avoir connu une école comme ça. »
Ce n'est que samedi dernier que l'urne contenant les cendre de « maman Lucie » a été mise en terre dans un écrin de velours, accompagnée de dessins de ses enfants.
« Eux, ils sont petits. Ils n'ont pas nécessairement réalisé sur le coup. Mais l'ennui les prends, ils la demandent souvent. »
Elle voulait vivre
Comme le relate Stéphane L'Écuyer, son épouse Lucie avait un désir immense de pouvoir mieux partager les plaisirs de la vie avec sa famille. Souffrant d'obésité sévère, plusieurs activités lui étaient inaccessibles. C'est ainsi qu'après s'être très bien renseignée, dit-il, ils se sont rendus aux États-Unis en octobre dernier pour qu'elle puisse subir une intervention chirurgicale pour palier à ce problème. Juste avant, elle fait la liste de tous les pourquoi? elle y tenait tellement. On peut y lire entre autres : Pour être capable d'aller aux glissades d'eau avec les enfants.
« Elle voulait pouvoir apprécier ses enfants et sa famille. Elle l'a fait pour vivre, finalement. »
Là-bas, tout s'est très bien passé, se souvient M. L'Écuyer. Un mois plus tard, elle aura bien une complication post-opératoire mais la question est vite réglée, elle reçoit les soins nécessaires dans la région. En décembre elle a déjà perdu près de 80 livres.
« On est allé voir le défilé du Père Noël au mail St-Laurent. Elle était si heureuse. Elle disait qu'elle ne s'était jamais sentie aussi bien. Elle arrivait à faire les boutiques sans se fatiguer aussi vite qu'avant. »
La veille de Noël, Lucie aura des mots de tête mais ne s'alarmera pas pour autant. Elle devra cependant passer Noël à la maison. À partir de là, tout ira très vite. Elle se rendra à l'urgence, d'où on la transfèrera à l'Hôpital Civic, à Ottawa, où le verdict tombera comme un coup de couteau. La bactérie mangeuse de chair est à l'?uvre et les chances de survie sont de cinquante pour cent. Le 3 janvier, le combat est perdu. Lucie était quelqu'un de très apprécié, se console son conjoint. En plus de la famille, des amis de partout sont venus, jusque de la Nouvelle-Zélande même, rapporte M. L'Écuyer. Plusieurs anciens collègues de chez Startek également. Il y avait tant de monde que les gens devaient faire la file et qu'il a fallu ajouter des chaises à l'église. Pour sa part, il continue à lui rendre hommage à travers un site sur Facebook où il communique aussi avec ceux qui l'ont connue et qui continuent à avoir une pensée pour elle.
Mais après, qu'est-ce que l'on dit aux enfants? « Pour moi, c'était très important de ne pas leur mentir. Je leur ai exposé les faits de façon intellectuelle, mais dans leur mots, pour leur raconter ce qui s'était passé. Je leur ai dit aussi : Maman est maintenant un ange et elle va être toujours là. Je leur ai aussi fait comprendre que ce n'est pas normal qu'une maman parte aussi jeune et qu'il n'ont pas à s'inquiéter, je ne partirai pas et leurs grands-parents non plus. » Les enfants sont retournés une semaine plus tard en classe. Période pendant laquelle ils sont restés avec leur père chez grand-père et grand-mère Lécuyer à Dalkeith. « Je n'étais pas prêt à retourner tout de suite dans le logement sans elle. » M. Lécuyer se décrit tout de même comme un optimiste. Il reprend pied tout en restant en contact étroit avec sa belle-famille. Les parents de Lucie, Ginette et Roger Legendre, ainsi que sa grand-mère, Thérèse Bonin, étaient d'ailleurs présents lors de la plantation à l'école Nouvel-Horizon. Chacun a été invité à choisir une fleur pour décorer les abords du pommier fraîchement planté.
Salut Stephane...
Je finis tout justement de parler a Ginette sur email. Elle parle tres bien de toi et tout se que tuest pour tes enfants. Tu es remarquable et je te remercie de t'ouvrir le coeur comme tu le fait. Je pense souvent a Lucie et a vous tous et vous etes dans mes prieres.
Amicalement
Rachel
Wow....ok I am crying. What a beautiful article and tribute to a fmaily who has had to endure such heart ache.
Stephane, I hope you and your family are doing as well as can be expected considering such a loss. I never had the pleasure of meeting Lucie, but everyone who knew her speaks so fondly of her. Thank you for sharing her with us and the memories and tributes of others to her. It is very touching and I am happy to hear the kids have such a wonderful suppoet system in their school and community.
God Bless you and yours,
Michelle